Présentation de Gipsy Paladini et de ses oeuvres
"Si un jour j’en ai le privilège, j’essaierais de ne pas être cataloguée. J’ai envie d’aborder différents genres comme je l’ai fait avec différents romans, ne pas me contenter d’un style. Aller là où on ne m’attend pas. J’aime ça dans des gens comme Tarantino, ils nous placent des acteurs dans des rôles où on n’a pas l’habitude de les voir. J’aime cet effet de surprise, cette dérision des choses, cette dérive de la raison, qui permet en plus aux acteurs de pleinement s’éclater dans un registre nouveau."
Du côté de l'auteure
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Comment êtes-vous devenue auteure ?
Ça dépend ce qu’on entend par « auteur ». Le fait d’écrire ou d’être publié ? J’ai toujours plus ou moins écrit, un peu comme la plupart des auteurs, je pense, sur tous les supports possibles et imaginables (nappe en papier de restaurant, papier toilette, mes bras…) ; si j’avais une idée, il fallait absolument qu’elle sorte parce qu’une autre la bousculait déjà pour s’imposer sur le devant de la scène. J’imagine que je craignais qu’il y ait une sorte d’un surplus d’idées qui s’entasseraient, s’entremêleraient et que si je ne les expulsais pas de mon esprit, elles finiraient par former un gigantesque nœud indémêlable.
J’ai été publiée pour la première fois en 2009 pour un livre écrit en 2003. Je dois avoir une quinzaine de livres à mon actif, mais je n’en ai que deux de publiés jusqu’à présent.
Quelle a été votre plus grande inspiration ?
Stephen King : mes premières vraies lectures, mes premières frayeurs. Les films noirs (Bogart, Bacall, Dietrich, Veronika Lake, puis Lautner et Audiard bien sûr) pour mon style notamment les dialogues. Les films et les séries que j’ai cumulés au fil des ans, dans tous les genres, pour l’approche scénaristique de mon écriture.
Comment définiriez-vous votre style d’écriture ?
Cela dépend du type de livre que j’écris. J’aime bien m’essayer à différents genres. Néanmoins on dit qu’on reconnaît toujours le style d’écriture d’un BON auteur, peu importe ce qu’il est écrit. Mais ça, ce n’est pas à moi de juger (rires).
Je pense, d’après les retours que j’ai, que j’ai une écriture très visuelle (d’où mon commentaire dans la question précédente sur une écriture « scénaristique »).
J’ai aussi une tendance à l’ironie et à l’absurde, certainement due à ma passion pour le cinéma et les séries américaines. Pour moi, la fiction a pour fonction première : le divertissement. On est là pour divertir le lecteur, le sortir de son quotidien. J’aime donc bien dévier un peu de la réalité, parsemer le récit d’absurde, user d’humour même dans une histoire noire afin de laisser respirer le lecteur. Il faut néanmoins en user avec parcimonie car tout ne se prête pas à ce genre de liberté, mais dans les dialogues c’est plus fort que moi. J’aime qu’ils soient bien ficelés, comme dans les films noirs, qu’ils soient réfléchis et parfaits et non pas inutiles. Je déteste les dialogues inutiles. D’où mon admiration pour Mae west, la reine des répliques rétamantes.
Des romans à venir ou en cours d’écriture ?
Oui, une trilogie en cours d’écriture. Une sorte de série littéraire que m’a inspirée, dans sa structure, ma passion des séries TV.
Du côté des romans...
Résumé : "Al aimait le silence de la nuit. Il aimait ses gens aussi : les petites frappes qui n’hésitaient pas à pointer leur nez, les dealers qui dormaient toute la journée et arpentaient les rues une fois l’obscurité tombée à la recherche de nouveaux clients. Il aimait les cris surgis de nulle part, les hurlements des chiens, les gamins qui pleuraient, les alcooliques qui refaisaient le monde. Il aimait les putes aussi, les filles de la nuit, qui fréquentaient ces mêmes frappes, dealers ou autres paumés comme lui. Al aimait la nuit car c’était la seule chose qu’il craignait." Roman policier particulièrement noir, Sang pour Sang raconte la traque sanglante menée par deux flics new-yorkais contre des tueurs qui semblent suivre un parcours aussi chaotique qu’incompréhensible. Une enquête qui sera une véritable descente aux enfers pour l’inspecteur Al Sériani, policier à l’esprit torturé qui préfère la compagnie des prostituées à celle de ses collègues, et pour son coéquipier, David Goldberg, un jeune flic fraîchement sorti de l’académie de police. Un polar haletant et incisif. |
J'entends le bruit
Résumé : "Al avait déjà pensé au mal, le pur et dur, celui qui ne connaît ni la souffrance, ni la morale, celui qui évolue dans un néant absolu sans passé, sans présent, sans futur. Il avait parlé à des tueurs dans les yeux desquels il n’avait rien lu. Le vide. Le noir. Un abîme. Pas même une branche pourrie à laquelle s’accrocher. On plongeait en chute libre dans leur rétine et on ne s’arrêtait jamais, parce que le mal n’a pas de fond." New York. 1969. Entre les bouleversements sociaux et politiques qui saignent les Etats-Unis en cette fin de décennie, des meurtres ne pèsent pas lourds dans une ville comme New York. Mais lorsque des enfants sont retrouvés chez eux assassinés dans des mises en scène macabres, la terreur s’installe. Al Seriani, un flic rongé par la culpabilité depuis la mort de son collègue, est mis sur l’affaire. Mais l’instabilité de son état émotionnel ne lui rend pas la tâche facile. Révolté par sa vie personnelle chaotique et l’indifférence des suspects, il tente tant bien que mal de contenir la boule vibrante de rage qui grossit en lui. L’enquête le mène sur les traces d’une vieille légende qui le poussera à fouiller dans le passé obscur de l’humanité, un passé semé de cadavres où il se trouvera confronté aux origines de la cruauté des hommes, mais également à ses propres origines, dévoilant l’abominable vérité sur sa naissance. |
Qu'est-ce qui vous a inspiré l'histoire ?
Pour « Sang pour Sang », la première enquête d’Al Seriani, l’histoire devait se dérouler dans les années 60. Comme à l’époque, en 2003, je venais de découvrir le monde du polar avec Harlan Coben, j’avais dans l’idée d’écrire un « page turner », une histoire avec des chapitres courts se terminant par des rebondissements. En tant que fan de films noirs, j’ai voulu immerger mon histoire dans le genre en l’implantant de surcroît à New York. Dans « Sang pour Sang » comme pour dans le dernier « J’entends le bruit des ailes qui tombent », j’aime m’inspirer de faits réels, de pans dramatiques de notre histoire, pour les introduire dans un univers fictionnel. C’est en quelque sorte des faits, des évènements qui m’ont marquée et peut-être est-ce une manière pour moi de ne pas les oublier…
Que représente pour vous le héros de votre/vos oeuvres ?
Le moyen de faire passer les émotions et la ligne psychologique de l’histoire. C’est aussi une part de nous… un personnage qu’on créé et qui se module après par lui-même. On finit par apprendre des choses sur nous-mêmes lors de son développement.
Quel message avez-vous voulu faire passer par l'histoire ?
Quand on écrit un thriller ou un roman noir, on cherche à bouleverser les lecteurs, à les bousculer, les choquer, les émerveiller, les torturer… en clair les émouvoir. Je n’ai donc pas un message particulier à faire passer, si ce n’est leur rappeler que l’humanité peut parfois être horrible mais qu’il faut garder espoir, qu’il y a toujours une lumière dans la noirceur du monde et qu’il ne faut jamais cesser de la chercher, car elle seule pourra nous sauver.
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